La start-up Nectome promet de télécharger votre cerveau dans le cloud… après vous avoir ôté la vie…

D’anciens chercheurs du MIT ont mis au point un procédé pour conserver votre cerveau en bon état jusqu’au jour où les technologies permettront d’en charger le contenu dans un autre support.

Nous connaissions déjà l’embaumement et la cryogénisation pour conserver notre corps après la mort. Mais une autre solution toute neuve (et complétement folle) vient d’entrer en phase de test avec la start-up Nectome. Elle a mis au point un procédé chimique d’embaumement mental, la vitrifixation, qui permet de conserver la structure interne d’un cerveau sur une longue durée. Seul hic a ce procédé qui semble nous donner la vie éternelle : cette technique est létale. Elle suppose donc euthanasie (sur un esprit parfaitement sain) afin de conserver l’organe en parfait état.

Il faut donc vouloir mourir avec l’espoir qu’un jour, toutes ces informations soient numérisées… et qu’existe une machine permettant d’émuler parfaitement l’esprit pour l’injecter dans un autre support, comme un ordinateur, un robot ou un avatar. Tout cela pour obtenir une forme de seconde vie… non biologique.

Cela peut paraître sacrément problématique d’un point de vue éthique. Mais le projet est pourtant sérieux : il émane de deux anciens scientifiques du MIT et a obtenu l’appui du fameux fonds américain Y Combinator, (source Technology Review).

Nectome assure avoir réussi la première étape en parvenant à conserver la structure synaptique d’un cerveau de lapin, puis, d’un porc. Et, à en croire Techcrunch, l’entreprise aurait acquis le cerveau d’une femme récemment décédée pour le passer à la vitrifixation (Aucune données ne permettrait à ce jour de confirmer le bon fonctionnement du procédé).

Concrètement, ces savants fous partent du principe qu’en cartographiant parfaitement le connectome du cerveau humain (le plan complet des connexions neuronales), « il sera possible de numériser votre cerveau préservé et d’utiliser ces souvenirs pour recréer votre esprit ». Une vision simpliste du cerveau et de la conscience, dont le fonctionnement est ici apparenté à celui d’un ordinateur (qu’en sera-t-il de nos humeurs, personnalités etc… bien au-delà des connaissances !).

Optimiste, la société estime que des neuroscientifiques seront capables de reconstruire par ordinateur un réseau de 10 000 neurones d’ici 2024. Pour rappel, un cerveau humain peut contenir 100 milliards de neurones, et chaque neurone plusieurs dizaines de milliers de synapses. Autant dire que simuler un réseau aussi complexe que celui qui anime notre matière grise est une tâche titanesque, qui reste (heureusement) pour l’instant impossible d’un point de vue scientifique.

Le chemin vers l’immortalité est encore long, mais les candidats à la vitrifixation se pressent au portillon. D’après les responsables de Nectome, ils seraient déjà 25 à avoir signé, dont Samp Altman, le patron de Y Combinator. Sur le site de l’entreprise, une page permet même aux candidats à la vie numérique éternelle de s’inscrire sur une liste d’attente.

Prix du ticket : 10 000 dollars  ( !!!)

Nectome précise toutefois que la somme est remboursable si on change d’avis (on a envie de rire … Ou de les réveiller !!). Ouf.

Cette initiative, digne d’un épisode de Black Mirror, n’est pas si étonnante venant de la Silicon Valley. Là-bas, il existe une poignée de transhumanistes qui croient dur comme un fer que la technologie leur permettra dans le futur de devenir immortels. Parmi eux, le futurologue Ray Kurzweil, qui a théorisé le concept de téléchargement de l’esprit dans la « Bible » transhumaniste : le livre Humanité 2.0. Il y prophétisait – entre autres – qu’il serait possible à l’horizon 2030 de capturer nos souvenirs et compétences intellectuelles grâce à des nanorobots qui scanneraient l’intérieur

Et vous, qu’en pensez-vous ?

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